Les projets en cours visent à mieux comprendre les mécanismes physiopathologiques mis en jeu dans des contextes d’infections cutanées bactériennes et virales. Les interactions entre cellules résidentes de la peau et les microorganismes pathogènes (Staphylococcus aureus, Pseudomonas aeruginosa, Herpes simplex de type 1, arbovirus West Nile et Usutu ) sont notamment abordées dans des modèles de peau saine et pathologique (dermatite atopique  ou DA).

– Interactions entre cellules résidentes de la peau et arbovirus

L’objectif global de ce projet est de mieux comprendre puis d’exploiter la réponse antivirale cutanée mise en jeu lors de l’étape initiale de l’infection par les arbovirus (virus West Nile et Usutu) lors de l’inoculation dans le derme et l’épiderme par le moustique vecteur. Les objectifs spécifiques sont (i) d’identifier les peptides antimicrobiens et protéines cellulaires (gènes stimulés par l’interféron ou ISG) produits par la peau possédant des propriétés anti-arbovirales, (ii) de déterminer leur(s) mécanisme(s) d’action antivirale et (iii) d’identifier les PAMPS, les cytokines et les voies de signalisation impliquées dans la régulation de leur expression. Les molécules effectrices antivirales identifiées pourront servir de base à la conception de nouvelles stratégies thérapeutiques, soit basées sur la synthèse d’analogues thérapeutiques, soit d’agonistes capables de stimuler spécifiquement la réponse antivirale cutanée ou systémique.

– Rôle des microorganismes dans la physiopathologie de la dermatite atopique

Des bactéries, notamment S. aureus, sont suspectées de jouer un rôle significatif dans la physiopathologie de la DA, une maladie inflammatoire chronique fréquente de la peau caractérisée par un eczéma, un prurit et une sécheresse cutanée. Cette maladie peut se compliquer par des infections virales récurrentes et disséminées telle que l’éczéma herpétiforme provoqué par le virus Herpes simplex de type 1 (HSV1). Nous étudions notamment les facteurs de virulence de S. aureus pouvant favoriser les poussées d’eczéma atopique et/ou la chronicité des lésions à l’aide des modèles cutanés in vitro de DA développés par le LITEC (2D, 3D). Les profils cytokiniques, l’expression des facteurs de virulence bactériens et l’écologie virale des lésions de DA sont étudiés à partir de biopsies cutanés.  Des souches de S. aureus mutées déficientes pour certaines toxines sont également utilisées pour étudier l’impact des facteurs de virulence bactériens sur l’évolution de la maladie, la réponse inflammatoire et la réplication de l’HSV1 à travers, notamment, le développement d’un modèle in vitro original de co-infection virus/bactérie.

– Cytokines Th17 et cicatrisation infectée.

Il est bien établi que l’infection des plaies retarde leur cicatrisation ; toutefois, les mécanismes qui en sont responsables restent mal connus. Nos travaux préliminaires montrent le rôle important des cytokines Th17 dans le contrôle de la cicatrisation des plaies infectées par S. aureus et P. aeruginosa. Nous étudions source et cibles de ces cytokines, et leurs effets sur la prévention de la diffusion systémique sur des souris WT, des souris double KO IL-17RA/IL-22 et RAG2KO. Nous émettons l’hypothèse que ce retard de cicatrisation puisse jouer un rôle protecteur sur la dissémination systémique et le sepsis, et à terme puisse constituer une nouvelle approche pour son contrôle.